Kyusho jutsu
Dans l'histoire des arts martiaux, le kyusho jutsu ou dim mak en chinois, apparait comme des techniques secrètes et légendaires, parfois dénommées « toucher de la mort », prétendues permettre des dégâts importants ou une blessure mortelle (immédiate ou retardée), par un contact physique d'apparence non létal (effleurement, pression brève d'un doigt...). Le dim mak est régulièrement mis en scène dans les romans wuxia et les films de kung-fu.
Définissons le terme « Kyusho jutsu » aussi appelé Dim Mak :
Il s'agit de l'utilisation martiale des méridiens et points d'acupuncture.
Ils permettent, utilisés de manière correcte, de faciliter la réalisation de techniques comme des clés, des projections, des immobilisations. Ils peuvent également provoquer des désiquilibres ou des K.O.
Ces points peuvent être utilisés seuls ou en combinaison dans un certains ordre afin d'avoir un effet plus ou moins profond et dévastateurs.
Pour être plus précis, d'un point de vue strictement médical et scientifique, les points d'acupuncture, sont des points situés sur des nerfs, qui lorsqu'ils sont excités de manière idoine, produisent des douleurs plus ou moins intenses, et des retentissements sur les organes internes par :
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1 « Convergence » : La fusion entre les nerfs sympathiques et les nerfs externes est appelée convergence.
Cette connexion se produit au niveau des racines nerveuses dorsales, situées sous les points du méridien de la Vessie, la convergence représente les liens neurologiques entre les Kyushô et les organes interne. L'attaque des Kyushô stimule les nerfs externes, cette stimulation a son tour se propage jusque la racine nerveuse dorsale correspondante avec pour effet d'y stimuler les nerfs sympathique des organes internes. Etant donné que ces nerfs ont aussi pour tâche de gérer la douleur, le cerveau perçoit ces signaux comme une douleur provenant de l'un des organes internes.
La convergence des nerfs du bras et des nerfs sympathiques du cœur
La stimulation du système sympathique engendre l'appréhension, que l'on peut ressentir lorsqu'on est en danger ou en état de stress. Lorsque le système sympathique est stimulé le rythme cardiaque s'élève, la pression artérielle augmente, le glucose afflue dans le sang et les organes du système digestif sont court-circuités. Lorsque ce système est excessivement stimulé, il peut entraîner la constipation, l'anxiété chronique et même la mort puisqu'il a une influence sur le cœur.
Lorsqu’on stimule les nerfs externes, cette stimulation se propage jusqu'à la racine nerveuse dorsale et jusqu'aux nerfs sympathiques des organes internes, lequel gérant les douleurs des organes internes, le cerveau perçoit ces signaux comme une douleur intrinsèque à un organe.
Les points sympathiques du cœur
Le système para sympathique contrôle les fonctions d'assimilation (digestion) et de recyclage (miction, défécation). Lorsqu'il est stimulé, le rythme cardiaque décroit, ainsi que la pression artérielle et la respiration ralentit. Il est composé des nerfs crâniens et sacrés qui permettent son attaque. Les nerfs crâniens qui se connectent directement au cerveau sont les plus faciles à atteindre. Ce sont les nerfs vagues (pneumogastrique), le trijumeau et le nerf facial.
Leur stimulation provoque des nausées, des diarrhées, des crampes abdominales et des arrêts cardiaques. Les K.O. Peuvent se produire lorsque le système parasympathique provoque une soudaine chute de la pression artérielle.
Les points parasympathiques du cœur
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2 « segmentation : Les points sont situés sur des nerfs qui pénètrent la moelle épinière en des endroits bien précis. Lorsqu'ils sont stimulés, ils peuvent affecter les organes internes reliés à la même portion de la moelle et ce que par le biais de la convergence.
ORGANE NIVEAU VERTEBRAL
Cœur D1à D 5
Poumon D1 à D 4
Est D6 à droite
Vésicule biliaire D7 à gauche
Rate D7 à droite
Pancréas D 7 à gauche
Foie D5 à droite
Reins D10 à D 11
Intestin grèle D10 à D 11
Gros intestin D 10 à D 12
Bras D 2 à D 8
Jambes D 11 à D 12
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3 « Répétition » La stimulation répétée d'un même point à un intervalle inférieur à environ 60 secondes, à pour effet de sensibiliser celui-ci.Il sera donc de plus en plus efficace au fil des stimulations
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4 « Addition » lorsqu'on stimule plusieurs nerfs affectant la même portion de la moelle épin ièreLorsque deux nerfs ou plus connectés à la même portion de moelle épinière sont stimulés, l'effet qu'ils produisent est accru.
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5 « Facilitation » lorsque plusieurs nerfs du même « étage » de la moelle épinière sont sensibilisés par l’intermédiaire de l'action sur un nerf.
Une stimulation du point Estomac 18 entraînera une hyper sensibilisation de tous les points reliés à l'étage D5 de la moelle.
Le nerf phrénique contrôle le diaphragme et se connecte à la moelle en C3-C5. Il est accessible au point 17 GI. Le diaphragme entre alors en spasme et la personne a l'impression de ne plus pouvoir respirer. Il devient plus sensible après une stimulation des points du poumon ou du gros intestin situés sur le nerf radial.
Démo : P 5 et G.I.17
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6 « Irradiations aberrantes »
Les douleurs irradiées sont des douleurs qui se produisent en un endroit du corps éloigné de leur origine. Cette irradiation peut s'expliquer par les connexions au niveau de la moelle épinière entre les nerfs périphériques et les nerfs sympathiques des organes internes.
Il est à noter que tous les individus ne sont pas sensibles de la même manière à l'attaque des points. Mais ceux qui sont moins sensibles que d'autres sur certains méridiens le seront plus sur d'autres. (97,73 % de la population réagit d'une manière ou d'une autre à la stimulation des points)
Les études ont montré que moins de 1% de la population serait insensible à la stimulation des points (0,11%).
Si dans la pratique, la réaction se fait attendre, l'explication la plus probable résulte du manque d'expérience dans la localisation et la manière de toucher efficacement les points, lesquels, dans la majorité des cas, ne sont sensibles qu'à une touche à 45° et non perpendiculaire comme la majorité des coups portés, ce qui explique qu'il soit très rare que ces points soient stimulés de manière accidentelle (lors d'une rixe par exemple).
Pour tout ce travail, il est bien évident que des techniques de « soins » et de compensation existent et doivent être étudiées avant l'étude des techniques de « destruction »
« Primo non nocere » est bien évidemment le fondement de toute pratique sérieuse